Bayrou fait un tabac en banlieue

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Bayrou fait un tabac en banlieue
PHILIPPE GOULLIAUD.
 Publié le 14 mars 2007
Actualisé le 14 mars 2007 : 15h55

À Saint-Denis, le candidat centriste s'est démarqué de Nicolas Sarkozy sur le thème de l'immigration.

 
« BAYROU président, Bayrou président. » Hier, à Saint-Denis, au coeur du « 9-3 », François Bayrou a reçu un véritable accueil de rock star, après avoir pris le RER à la Gare du Nord, à Paris, dans une cohue indescriptible. Même effervescence dans la rue piétonne de Saint-Denis, qui conduit à la basilique où sont enterrés les rois de France. Les Dyonisiens de tous âges et de toutes origines se pressent autour de lui, l'applaudissent, l'interrogent sur l'immigration, l'égalité des chances, l'Afrique.
 
Désormais, beaucoup ne s'adressent plus à lui comme à un petit candidat sympathique, mais comme à quelqu'un qui, à leurs yeux, a désormais des chances d'être le prochain président de la République.
 
Cette journée en Seine-Saint-Denis, à Saint-Denis, Épinay-sur-Seine, Rosny puis Drancy, marque-t-elle une nouvelle étape dans la campagne du président de l'UDF, qui poursuit sa percée dans les sondages ? Il y a, en tout cas, « un vrai phénomène entre l'homme François Bayrou et le peuple », observe le député UDF de Nice, Rudy Salles. Le député-maire de Drancy, Jean-Christophe Lagarde, est confiant : « Ça ne s'arrêtera pas. »
 
« La même histoire que Chirac en 1995 »
 
François Bayrou, lui, se souvient de la campagne victorieuse de Jacques Chirac en 1995. « C'est la même histoire », dit-il. À l'époque, Édouard Balladur, soutenu par tous les notables de la majorité, paraissait devoir l'emporter sans coup férir sur le maire de Paris. Mais celui-ci a inversé la tendance, en menant une campagne de proximité avec une petite équipe unie autour de lui.
 
« Lui, au moins, il vient nous voir », « Monsieur le président, on n'attend que vous », « bonne chance », « il est mieux qu'à la télé », « ne nous oubliez pas quand vous serez à l'Élysée ». À Saint-Denis, vieille municipalité communiste, François Bayrou a engrangé les témoignages de sympathie et les encouragements. « La chaleur avec laquelle ils manifestent leur confiance est émouvante et im-pressionnante », confiait le candidat, qui assure que, malgré les sondages, il va savoir garder « la tête froide ». « Nous sommes là pour le lui rappeler », ajoutait sa directrice de campagne, Marielle de Sarnez.
 
Ces hommes et femmes de milieux populaires ne sont pas sûrs de voter Bayrou au premier tour, mais ils se réservent de le faire, le cas échéant, « pour faire bloc » contre Nicolas Sarkozy. Car le ministre de l'Intérieur est souvent désigné comme l'adversaire numéro un par les habitants de Saint-Denis. « Sarkozy nous a humiliés en parlant de racaille. Lui, il ne peut pas venir ici », résume une femme d'origine algérienne.
 
François Bayrou en profite pour dénoncer une fois de plus la proposition de Nicolas Sarkozy de créer « un ministère de l'Immigration et de l'Identité nationale ». « Quand on a un minimum de souvenirs de l'Histoire de France, quand on veut un pays apaisé, on ne fait pas un amalgame de ces deux mots », dit-il. « La première chose à faire, c'est de ne pas dresser les gens les uns contre les autres en leur faisant croire que la nation est menacée », ajoute-t-il. « Le devoir d'un président de la République, c'est de faire vivre les Français ensemble. »

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